Les biais psychologiques en bourse

La finance comportementale est un vaste domaine d’étude des réactions et des performances des investisseurs selon leur tempérament. Une partie non négligeable du rendement de l’investisseur sur le long terme est liée à son comportement sur les marchés financiers. Afin de ne pas commettre d’erreurs, il est nécessaire de connaître les différents biais comportementaux pour ne pas en être victime. Il en existe une multitude, nous nous focaliserons sur ceux qui peuvent avoir un impact majeur sur la performance à long terme d’un investissement boursier.

Biais de résultat  

Ce biais consiste à analyser/émettre un jugement de valeur sur une décision en fonction du résultat obtenu plutôt que de se focaliser sur la qualité de la décision initiale et des facteurs qui l’ont déterminée (éléments à disposition de l’investisseur au moment de la prise de décision). 
A un instant t au moment de la prise de décision, nul n’est en capacité de savoir quels risques se matérialiseront à l’avenir et quel rôle aura le facteur chance dans le résultat futur obtenu. 

Process over outcomes. Always. 

James Montier (GMO), investisseur value et gestionnaire d’actifs.

Biais de récence

Les investisseurs ont une tendance naturelle à croire que le passé récent va se poursuivre à l’identique dans un futur proche :
– Pendant un bear-market : l’investisseur regarde les cours poursuivre inlassablement leur chute et se dit qu’à ce rythme là son capital sera proche de zéro dans quelques semaines car le passé récent ne peut qu’empirer dans un avenir proche.
– Pendant un bull-market, l’investisseur regarde avec enthousiasme toutes ses lignes colorées en vert, les cours poursuivent leur montée régulière et il se dit qu’il n’y a aucune raison pour que cela s’arrête.
Dans les deux cas, l’investisseur souffre du biais de récence en considérant faussement le passé proche comme une nouvelle normalité.

Cette fois c’est différent. 

Sir John Templeton
Il s’agit sûrement de la phrase la plus dangereuse qui soit dans le domaine de l’investissement financier.

Biais de confirmation

Il s’agit de la propension naturelle à chercher de l’information financière (ou autre) de manière biaisée en focalisant l’attention et la recherche sur des articles qui vont systématiquement dans le sens de l’investisseur pour le conforter dans ses hypothèses et potentiels mauvais choix. Il s’agit aussi de donner, sans s’en rendre compte, moins de poids à des informations allant contre ses propres hypothèses de départ. Dans ces cas là, l’investisseur ne souhaite pas, involontairement, de débat contradictoire et d’information qui pourrait battre en brèche ses convictions. Il veut simplement trouver de l’information partiale rassurante sans en vérifier la véracité.

Biais d’ancrage

Il s’agit de la propension de l’investisseur à utiliser des repères mentaux tronqués (« ancres mentales »), basés sur des éléments issus d’analyses du passé, sans que cela ne soit pertinent ou justifié.
Le biais d’ancrage lié au prix d’achat en est une traduction. Le moyennage à la baisse (renforcement d’un couteau qui tombe) du position perdante en est une autre. De très nombreuses pertes sur les marchés financiers sont liées à ce biais d’ancrage. En effet, beaucoup d’investisseurs vont focaliser leur attention sur leur prix d’achat et le considérer comme une référence (totalement arbitraire) et tenter de conserver une position perdante dans l’attente que le cours ne remonte vers le prix d’achat.
Pourtant, la seule question à se poser face au cours d’une action est simple : le cours actuel incite t-il à l’achat / renforcement ou à la vente/allègement ? Cette question doit être complètement indépendante du prix de revient unitaire (PRU) de la ligne de l’investisseur.
Celui qui raisonne par rapport à son PRU commet une erreur fondamentale car le marché s’évalue à un instant t avec les informations disponibles immédiatement et non par rapport à un prix d’achat antérieur.

Biais d’engagement

Un investisseur particulier adepte du stock-picking aura des difficultés psychologiques à se séparer d’un titre en forte baisse sur longue période car il aura éplucher un certain nombre de bilans financiers de l’entreprise, répertorier tous les ratios dans son screener personnel, étudier la concurrence et aura des difficultés à reconnaître que son analyse initiale était mauvaise
Il s’agit également du biais des coûts irrécupérables : l’investisseur poursuit le renforcement financier sur sa ou ses lignes perdantes malgré les faits évidents : il y a un coût financier à poursuivre l’entêtement, bien supérieur au gain potentiel attendu (« autant aller jusqu’au bout, je ne vois pas comment les choses pourraient être pires maintenant que la ligne a perdu 60% de sa valeur »).
Il aura passé beaucoup de temps à étudier cette entreprise, sans succès. Les résultats boursiers ne sont pas proportionnels au temps passé à l’étude des dossiers par l’investisseur, peu importe le nombre de jours passés à éplucher les documents financiers, si la position est perdante il faut la couper, seuls les rendements futurs et l’avenir comptent.

Le pire ennemi de l’investisseur ce n’est pas la bourse, c’est l’investisseur lui-même.

Benjamin Graham

Biais de surconfiance

Aussi appelé effet Dunning-Kruger, c’est la tendance naturelle de l’investisseur à surévaluer ses propres capacités intellectuelles et financières, notamment lorsqu’il est débutant dans un domaine (comme la finance). Les investisseurs value sont enclins à souffrir de ce biais. L’investisseur va considérer, évidemment souvent à tort, que les éléments qu’il a en sa possession (screener personnel, études comptable/financière de l’entreprise) lui donne un avantage compétitif sur les autres acteurs du marché et qu’il est le seul à voir le potentiel de telle action (alors qu’en pratique, le plus souvent, lorsqu’un titre est délaissé par le marché, il l’est pour de bonnes raisons…).
Par ailleurs, un investisseur est souvent dans l’incapacité de savoir si la performance ultérieure d’un titre est liée à ses propres capacités d’analyse ou au facteur chance…


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Biais d’aversion au risque

L’investisseur n’aime pas perdre. Dans un portefeuille diversifié, il est fréquent que toutes les lignes n’évoluent pas dans la même direction. Néanmoins, l’investisseur sera régulièrement attiré par les lignes perdantes en rouge, quitte à les renforcer à la baisse, alors qu’il vaudrait mieux couper les positions perdantes et laisser courir les gains des positions rentables (ne pas les vendre).

Biais lié à la théorie des perspectives

Il s’agit d’un biais assez classique qui caractérise le fait que pour un investisseur, les pertes sont plus douloureuses et moins facilement acceptables psychologiquement que les gains d’un même montant.
Il s’agit d’une évaluation asymétrique faite par l’investisseur des perspectives de gains et de pertes. Ce biais caractérise l’aversion à la perte de l’investisseur.

Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.

Blaise Pascal

Biais d’action

Croyance de l’investisseur particulier selon laquelle le fait d’agir sur son portefeuille (d’être en permanence dans l’action « la bourse qui clignote ») va améliorer ses performances alors que l’attitude recommandée est la relative passivité. Ne pas chercher à faire trop de mouvements ou modifier son portefeuille. Une fois l’allocation d’actifs décidée et les supports choisis, il faut en faire le moins possible. 
En particulier lors d’un bull-market, si l’investisseur considère que les actifs sont chèrement valorisés, il n’y a aucune honte à ne pas participer à la hausse généralisée : il faut freiner les achats compulsifs et ne rien faire (ce qui est une action salutaire).

Une des manifestations du biais d’action est le FOMO (fear of missing out) : la peur que ressent l’investisseur de laisser passer le train, de ne pas participer à la hausse des cours. L’homme est un animal social qui aime évoluer au sein d’un troupeau mais il est plus salutaire de s’extraire de la foule et de son exubérance irrationnelle qui peut pousser à investir en pleine euphorie (et d’obtenir des rendements ultérieurs faibles pour des actifs sur-valorisés).

Une fois que l’investisseur a en tête les différents biais auxquels échapper : il est en capacité de mettre en oeuvre une stratégie pour réussir ses investissements financiers.

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