Nantissement d’actifs financiers, stratégie d’optimisation

Qu’est-ce que le nantissement d’un actif financier ?

Il s’agit pour un investisseur, de proposer à un organisme bancaire, un assureur ou un courtier en bourse, des actifs (actions, fonds euros, SCPI…) qu’il possède (nets de dette) comme garantie (on parle aussi de collatéral) pour obtenir un emprunt (avance sur titres en assurance vie). Le prêt obtenu est régulièrement appelé crédit ou prêt Lombard.

A la fin de la durée contractuelle du nantissement, si l’investisseur a honoré ses engagements, il récupère ses actifs qui ne sont plus nantis. Il peut ainsi recommencer une opération similaire.

Les banques ont des algorithmes leur permettant d’évaluer la qualité, la volatilité, le maximum drawdown (perte maximale potentielle) des actifs que l’investisseur souhaite mettre en garantie.
Ainsi, des organismes bancaires peuvent préférer les titres vifs (actions d’entreprises) à des ETF. Il faut bien se renseigner car les pratiques diffèrent selon les établissements.

Une fois apportés en garantie, l’investisseur n’est plus tout à fait véritablement maître à bord de ses actifs nantis mais, selon les organismes prêteurs et si le taux de couverture du portefeuille est respectée (la valeur n’a pas trop baissé par rapport à celle de départ), il peut garder la main sur ses titres : continuer à acheter et vendre.

Ce qui est très intéressant dans ce montage, c’est que l’investisseur reste propriétaire de ses titres qui continuent d’être productifs : actions, ETF, SCPI… Il obtient le rendement annuel attendu (intérêts, coupons, dividendes et PV latente) :
il s’agit d’un effet de levier permettant d’obtenir de la trésorerie (liquidités).

Quelle stratégie mettre en place et dans quel but ?

L’obtention d’un tel prêt permet d’obtenir de la trésorerie pour les besoins de l’investisseur. Il peut affecter les liquidités obtenues à l’achat de valeurs mobilières (effet de levier) ou simplement l’utiliser pour des besoins court terme (crédit consommation à un taux moins élevé que ceux du marché traditionnel).
Il est tout à fait possible d’investir dans l’immobilier avec les liquidités obtenues par ce biais.

L’autre possibilité aurait été, en cas de besoin de trésorerie, de vendre des titres (PEA, CTO) mais de subir un frottement fiscal (impôt/taxes) donc stratégiquement, le prêt Lombard est plus optimal.

Ce prêt peut être remboursé avant son terme, sans pénalité.

La banque est un endroit où on vous prête de l’argent si vous arrivez à prouver que vous n’en avez pas besoin.

Adage bien connu dans le monde de la finance

Cette stratégie d’ingénierie financière est très utilisée par les investisseurs avertis. Elle permet de financer l’achat d’actifs grâce à ses propres actifs : la boule de neige des intérêts composés n’a plus aucune limite !


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Samedi 28 septembre 2024
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Avance sur titres en assurance vie

Le crédit Lombard correspond à une avance sur titres : l’investisseur obtient un prêt in fine. Il paie des intérêts de manière régulière (mensuelle ou trimestrielle par exemple) et rembourse le capital emprunté à l’échéance (dernière mensualité exigée).

Aucune assurance emprunteur n’est obligatoire pour garantie ce type de prêt et c’est bien tout l’intérêt de ce montage pour les investisseurs d’âge mûr à forte assise financière : sur le marché traditionnel du crédit, ils auraient dû payer relativement cher (âge, pathologies médicale) l’assurance pour garantir leur prêt ; avec un crédit Lombard, ils n’ont pas à régler d’assurance.

A quel taux peut-on emprunter dans ce cadre là ?

Le taux du prêt est corrélé au taux inter-bancaire Euribor auquel l’organisme rajoute une marge (autour d’1%). Il ne faut donc pas s’attendre à un taux plus intéressant que par la voie « classique ». C’est simplement une ligne de crédit à tirer pour des besoins de trésorerie.
En assurance-vie, le taux proposé peut être celui du fond en euros + 1%.

Comment la banque ou l’assureur détermine le montant pouvant être emprunté ?

Le montant pouvant être emprunté va dépendre des actifs que l’investisseur apporte en garantie. Plus l’actif est risqué, plus la banque freine et limite le montant emprunté.

Si l’investisseur utilise comme collatéral son fond euros valorisé 150 k€, la banque lui permettra d’emprunter >80 % de cette somme.
Si l’investisseur apporte en garantie un portefeuille de valeurs mobilières (actions, ETF…), le taux va varier entre 30% et 80% selon les actions détenues (entreprise, secteur cyclique ou non, perspectives de flux futur de trésorerie…). Dans l’exemple, l’investisseur pourrait emprunter 45 k€ à 120 k€. Il vaut mieux que l’investisseur ait un portefeuille diversifié de valeurs mobilières pour augmenter le montant pouvant être accepté par le prêteur.

Par ailleurs, il n’est pas obligatoire de loger les actifs nantis dans la banque prêteuse.

Quel est le taux de couverture à respecter ?

La valeur du portefeuille mis en garantie (actions) va varier en fonction de la volatilité des marchés, à la hausse comme à la baisse.
L’investisseur doit garder un niveau de couverture satisfaisant déterminé initialement dans le contrat de prêt.
L’organisme peut déterminer dès le départ que si la valeur du portefeuille baisse sous un certain niveau (ex : 130% du montant garanti), l’investisseur doit réagir et augmenter le niveau de valorisation de son portefeuille via un apport de liquidités, la vente d’autres titres non nantis…

Quels titres sont éligibles au nantissement ?

Théoriquement, tous les titres sont éligibles à un nantissement mais en pratique c’est l’organisme prêteur qui fixe les règles ; il peut décider de ne pas en prendre en compte certains (ETF) pour en privilégier d’autres. Tous les véhicules d’investissement peuvent être apportés en garantie : PEA, PEA-PME, CTO, contrat d’assurance vie.

Que se passe t-il si la valeur des actifs apportés en garantie baisse ?

Si l’investisseur est en défaut de paiement concernant le prêt garanti par ces actifs, le prêteur se servira (vente forcée des actifs) pour se rembourser lui-même.
Le risque pris par le prêteur est donc assez limité.
C’est pour cela qu’il faut une marge de sécurité, notamment si les actifs nantis sont des actions, pour prendre en compte leur volatilité.

Si la valeur des actifs passe sous la limite fixée dans le contrat, l’investisseur doit régulariser la situation et apporter des liquidités. S’il ne le fait pas, l’organisme prêteur liquidera donc les positions nanties (vente d’actions quelque soit leurs cours sur le marché) sans avoir besoin de l’accord de l’investisseur.

C’est ce que l’on appelle un appel de marge en bourse lorsque l’investisseur a mis en garantie une partie de son portefeuille d’actions via son courtier (Degiro, Interactive Brokers…) et que celui-ci perd de sa valeur (en cas de krach boursier).


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